Un vendredi avec des livres,
En fin d'après-midi, au jardin , j'ai fini "les chemins noirs de Sylvain Tesson",
mon livre ressemble à celà maintenant,
les jours de disette, je le reprendrai et relirai immanquablement avec affection et délice, les p'tits passages.
Page 164 :"Je retardais mes compagnons à trop contempler les murets. L'art de la marqueterie bocagère avait atteint ici un haut degré d'accomplissement. La pierre accueillait la mousse. La mousse arrondissait les angles et protégeait des sociétés de bêtes. Oh ! comme il eût été savateur d'opposer une "théorie politique au bocage" aux convulsions du monde. On se serait inspiré du génie de la haie. Elle séparait sans emmurer, délimitait sans opacifier, protégeait sans repousser. L'air y passait, l'oiseau y nichait, le fruit y poussait. On pouvait la franchir mais elle arrêtait le glissement de terrain. A son ombre fleurissait la vie, dans ses entrelacs prospéraient des mondes, derrière sa dentelle se déployaient les parcelles."
J'ai une tendresse pour cet auteur, je respire ses mots, là où moi, je ne vois qu'image !
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